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07/04/2020

> Santé - Environnement

Le résorcinol, perturbateur avéré pour l'homme selon l'Anses

Après une évaluation réalisée dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocrinien, l'Anses propose d'identifier le resorcinol comme perturbateur endocrinien avéré pour l'homme. Ce composé est très largement utilisé aujourd'hui dans la fabrication des pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles, résines mais aussi dans la cosmétique et les produits d'hygiène.

Le résorcinol est utilisé pour la fabrication de pneus, de produits dérivés du caoutchouc, de colles et de résines industrielles. Il est aussi employé dans certains cosmétiques et soins d’hygiène (colorations pour cheveux, mascara à usage professionnel), comme antioxydant pour des produits alimentaires comme les crevettes et comme antiseptique dans la composition de certains médicaments.
Menée dans le cadre de la stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens, l’expertise de l’Anses a démontré que le résorcinol impacte la fonction thyroïdienne, conduisant à des effets délétères, notamment chez la femme enceinte, ce qui réunit les conditions pour le proposer comme perturbateur endocrinien avéré. Ainsi, l’Anses propose son identification comme Substance extrêmement préoccupante (SVHC) selon le Règlement REACH ce qui pourrait, à terme, entraîner un contrôle plus strict de son utilisation en Europe.
Outre des effets néfastes constatés sur la santé (hypothyroïdies sévères lors d'observations cliniques notamment), un lien biologique plausible a été établi entre le mode d'action et les effets néfastes. C'est donc en raison de cette propriété que le résorcinol soulève des préoccupations, en conduisant à soit déclencher, soit aggraver des hypothyroïdies. Même faible, une hypothyroïdie chez une femme enceinte peut provoquer des désordres irréversibles du neuro-développement chez l'enfant à naître. De plus, l'expertise estime qu'il est difficile d'établir une dose d'exposition sans risques, en particulier dans les populations sensibles comme celles présentant une hypothyroïdie latente (ou lors des périodes critiques du développement du foetus).
D'où la position de l'Anses concernant l'inscription du résorcinol comme
Substance extrêmement préoccupante (SVHC).

Le dossier d'identification est ainsi en consultation publique sur le site de l'ECHA jusqu'au 17 avril.