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15/02/2019

> Air- Santé

La pollution de l’air réduite par les haies végétalisées

Une étude de l’université de Surrey, publiée en janvier dans Atmospheric Environment, met en exergue l’intérêt des haies en bordures de routes, pour filtrer et piéger les polluants des émissions automobiles, et en particulier les particules et les métaux.

En zone urbaine, le mouvement engagé en matière de verdissement se traduit souvent principalement par des plantations d’arbres. S’ils sont nécessaires et utiles à de multiples fonctions écologiques, ces arbres ne contribuent pas en revanche à atténuer la pollution liée à la circulation automobile. D’où la préconisation qui ressort d’une étude de chercheurs de l’Université de Surrey (du centre mondial de recherche sur l’air pur – Gcare) de recourir aux haies, soit en substitution, soit en complément des arbres, pour constituer le long des axes routiers des barrières protectrices contre la pollution de l’air, en particulier par les particules fines.

Sur la base de travaux de mesure effectués sur six sites en bordure de route à Guildfort au Royaume-Uni, les chercheurs ont démontré que des haies (situées à 1 à 2 mètres de la route) permettaient de réduire les émissions de noir de carbone dans l’atmosphère jusqu’à 63 % dans les zones situées derrière ces haies, même si le taux d’abattement n’est pas identique pour toutes les tailles de particules (il est moindre sur les PM2,5, mais reste mesurable). Des effets sur les métaux lourds ont aussi été observés de manière appréciable. La réduction maximale a été observée lorsque les vents étaient parallèles à la route, en raison d’un effet de balayage favorisant le piégeage (suivis de vents de travers). En comparaison, les arbres seuls en bord de route n’ont aucun effet sur la pollution qui se situe à la hauteur de respiration (entre 1,5 et 1,7 m), car le couvert forestier est trop haut pour offrir un effet de barrière/filtrage sur les émissions d’échappement.

Bien que la priorité doive rester celle de la réduction en amont des pollutions, donc à l’émission sur les véhicules, des solutions passives végétalisées denses et basses peuvent donc s’avérer un précieux allié pour réduire l’exposition des piétons, des cyclistes et des riverains. Une réflexion que les urbanistes et architectes paysagistes pourraient donc prendre en compte dans les aménagements, en complément des questions de sécurité (visibilité) et d’entretien.

 

Les travaux de l’université de Surrey s’inscrive dans le cadre du projet iScape (améliorer le contrôle intelligent de la pollution atmosphérique en Europe) financé par le programme H2020.

 

Contact chercheur : Prashant Kumar, directeur fondateur du GCare.

P.Kumar@surrey.ac.uk