A l'occasion du forum INNOV'ECO du 13 juin, consacré à la problématique de la ressource en eau, l'initiative Transfert INNOV'ECO, du labo à l'entreprise, lancée cette année avec Green News Techno, a retenu trois laboratoires dont les projets de recherche sont en phase avec les nouveaux enjeux de la gestion des ressources en eau, et à fort potentiel de valorisation.
Nouveau media filtrant pour piéger le phosphore dans les systèmes de traitement extensifs de type filtres plantés de roseaux
Projet développé par Christian Ruby, laboratoire de Chimie physique et microbiologie pour l’Environnement de l’université de Lorraine (Institut Carnot Iceel)- christian.ruby@univ-lorraine.fr
Ce matériau a été élaboré à partir d’un support de pouzzolanne, une roche volcanique, sur laquelle a été déposé et fixé un film d’oxyhydroxyde ferrique à l’échelle nanométrique (technologie de dépôt brevetée). Le résultat est un matériau doté d’une très bonne sélectivité aux phosphates et de capacités de captation importantes, et qui est potentiellement régénérable. Après avoir fait la preuve de concept en laboratoire, des essais en situations réelles vont être menés sur un réacteur pilote de 250 litres puis sur un filtre horizontal plus conséquent.
Nouvel outil de mesure in situ des métaux toxiques, des polluants émergents et des germes pathogènes dans les eaux naturelles ou polluées
Projet porté par Philippe Namour, Institut des sciences analytiques, Université de Lyon 1- philippe.namour@univ-lyon1.fr
L’équipe de Lyon a développé un concept de microcellule électrochimique capable d’analyse en quelques secondes les concentrations en métaux toxiques (dissous), voire avec une conception spécifique des polluants émergents ou des agents pathogènes. Cette micro-cellule est obtenue par micro-usinage d’une couche de diamant dopé bore (DBB) positionnée sur un substrat silicium, permettant de créer trois électrodes (une électrode de travail, une contre-électrode et une électrode de contrôle). Cette micro-cellule électrochimique est ensuite alimentée en microfluidique par l’eau à contrôler, pour permettre une mesure précise des concentrations en jouant sur la tension appliquée aux électrodes. Selon qu’on cherche des métaux, des polluants organiques ou des agents pathogènes, l’électrode de travail va être utilisée nue ou fonctionnalisée.
Un outil informatique didactique pour mieux appréhender les enjeux de disponibilités de la ressource dans le temps sur un territoire
Projet porté par Eve Leroy, Laboratoire Edytem, Université d’Alsace (eve.leroy@univ-savoie.fr)
Ce logiciel permet d’aborder de manière ludique et didactique la question de la gestion globale des ressources et des usages en intégrant des données hydrogéologiques et climatiques réelles. On peut ainsi simuler facilement l’implantation d’un nouvel équipement, une activité industrielle, le développement d’un quartier, ou l’impact du changement climatique sur une situation déjà existante, et voir si cela est compatible avec les ressources actuelles et futures en eau, quelles seront les tensions entre usages (agriculture, industrie, habitants ou touristes, hydroélectricité etc..). Un outil qui peut être un vrai outil d’aide à la décision dans l’aménagement d’un territoire et dans l’anticipation des problématiques d’approvisionnement à venir dues au changement climatique.